Avez-vous déjà considéré le fait que tout le poids – et la sécurité de votre véhicule reposent sur quatre petites surfaces de caoutchouc? Voilà pourquoi il importe de rouler sur les bons pneus. Et comme ils coûtent cher, ces pneumatiques, on a tout avantage à bien les traiter. Entre permutation, vérification de l’usure, maintien de la pression et parallélisme, voici nos trucs d’experts.
1) La permutation des pneus : deux fois par année!
Les pneus s’usent différemment selon leur position. Il est fortement recommandé de les permuter. Non seulement on en uniformise alors l’usure, mais on en optimise la performance et la sécurité.
À quelle fréquence, cette permutation – que l’on appelle familièrement «la rotation» dans la Belle Province? Elle doit généralement être exécutée aux 10 000 kilomètres.
Voilà qui signifie une permutation deux fois l’an – et ça tombe bien, puisqu’il faut de toute façon troquer nos pneus d’hiver au printemps pour ceux d’été– et vice-versa à l’automne.
2) (Ne) changez (pas) de côté, vous vous êtes trompé…
Sauf indication contraire, il faut permuter les pneus en réinstallant le pneu de l’avant à l’arrière, et celui de l’arrière à l’avant… du même côté de la voiture. C’est absolument essentiel pour les pneus directionnels, dont la bande de roulement ne doit aller que dans un seul sens de rotation (généralement indiqué par des flèches).
Pour les pneus non-directionnels, on peut généralement les installer dans n’importe quel sens lors du premier montage, mais par la suite, il pourrait être recommandé de ne pas en changer le sens de la rotation.
Vérifiez ce qu’il en est auprès du fabricant ou d’un marchand de pneus de confiance avant de vous commettre.
3) Besoin de nouveaux pneus ? Demandez au caribou!
Des pneus trop usés, c’est dangereux. Mais comment déterminer s’ils en sont là ? On se sert d’un profondimètre, un outil gradé tout simple que l’on peut se procurer pour quelques dollars «chez tous les bons marchands».
Pas de profondimètre sous la main? On empoigne une bonne vieille pièce canadienne de 25¢ et on plonge le museau de son caribou dans la rainure principale du pneu – celle qui en fait le tour – comme si l’animal allait en brouter le fond.
Si la semelle est suffisamment épaisse pour cacher le museau du caribou, c’est bon. Mais si son nez est visible, c’est que le seuil minimal est atteint et qu’il vous faut de nouveaux pneus.
4) Mystère et gommes de pneu
En plus d’être dangereux, des pneus trop usés peuvent vous valoir une contravention, en vertu de l’article 270 du Code de la sécurité routière du Québec. (L’amende peut atteindre les 200$, sans aucun point d’inaptitude toutefois).
Le seuil légal d’une semelle est de 2/32e de pouce. Sauf qu’en cours de saison, les pneus s’usent. Ils le feront de 2 à 3/32e de pouce en hiver et de 4 à 5/32e de pouce à la belle saison.
La recommandation des experts? N’installez que des pneus avec au moins 6/32e de pouce d’épaisseur – soit un cheveu sous les 5mm.
En tenant compte de la distance parcourue annuellement par l’automobiliste canadien moyen (soit 16 000 kilomètres), un bon pneu d’hiver devrait durer trois saisons et un bon pneu d’été devrait durer quatre saisons.
5) Pour équilibrer… l’usure
Une pose de pneus chez les marchands professionnels comprend généralement l’équilibrage – dans le jargon québécois, le « posé-balancé ». Malheureusement, trop d’automobilistes négligent un autre aspect : le parallélisme (l’alignement, en mauvais français).
Pourtant, il n’en faut pourtant pas beaucoup pour dérégler le rapport des roues entre elles : une mauvaise rencontre avec un nid-de-poule ou un simple accrochage avec un bord de trottoir peuvent vous désaligner tout ça.
Si c’est le cas, ne tardez pas à visiter votre garagiste. Sans quoi, non seulement la semelle de vos pneus s’usera inégalement, mais vous aurez l’impression de conduire en « pieds de bas » en conditions routières mouillées, enneigées ou glacées.
6) Ne «finissez» pas vos pneus d’hiver en été…
Vos pneus d’hiver viennent de conclure leur dernière saison froide et, pour sauver quelques dollars, vous comptez les « achever » à l’été?
Très, très mauvaise idée – et voici pourquoi :
- la gomme des pneus d’hiver, conçue pour rester souple par temps froid, se débarrasse moins bien de la chaleur que ne le fait la gomme des pneus d’été. Conséquence : des distances de freinage plus grandes, des manÅ“uvres d’évitement plus difficiles et des pertes de contrôle qui surviennent plus tôt;
- sur chaussée mouillée, la semelle des pneus d’hiver n’évacue pas aussi efficacement la dernière pluie, avec tous les risques d’aquaplanage que cela suppose;
-  à température estivale, la pression s’élèvera davantage dans des pneus d’hiver – et ce sont alors les risques d’éclatement qui s’accroissent.
7) Truc simple pour épargner un plein de carburant
Qui dit pneus sous-gonflés, dit surconsommation de carburant. Selon l’Office de l’efficacité énergétique du Canada, les pneus sous-gonflés coûtent inutilement par année, aux automobilistes canadiens, presque 400 millions de litres de carburant.
Vérifier donc la pression de vos pneus à tous les mois. Faites-le quand vos pneus n’ont pas roulé depuis au moins quatre heures, sans quoi les données sont faussées.
Le manomètre n’indique pas la pression du pneu recommandée par le fabricant de votre véhicule, une info que vous devriez retrouver sur l’étiquette apposée au cadre de la portière, côté conducteur. (Si vous ne la trouvez pas, consultez le manuel du propriétaire.)
Si le mercure joue au yoyo, vérifiez plus souvent. Car chaque baisse de 6° Celsius fait perdre une livre de pression à vos pneus.
Les experts estiment qu’un pneu qui reste sous-gonflé de six livres verra sa durée de vie réduite de 10 000 kilomètres.