Saviez-vous qu’au Canada, plus d’une personne sur cinq (22 %) âgée de 15 ans et plus s’identifie comme ayant un handicap? Nombre d’entre elles ont pu être victimes d’une forme de discrimination appelée « capacitisme ».
Mais qu’est-ce que le capacitisme?
« Le capacitisme, c’est croire que les personnes handicapées ont moins de valeur que les autres et appliquer cette croyance, explique Krista Carr, vice-présidente à la direction d’Inclusion Canada. Le capacitisme conduit à l’exclusion et à la marginalisation tout au long de la vie des personnes handicapées. La ségrégation à l’école, l’inaccessibilité des communautés et les taux de pauvreté élevés trouvent tous leur source dans le capacitisme. »
Pour aider à faire la lumière sur ce problème systémique, Allstate du Canada s’est associée à Inclusion Canada pour lancer une campagne d’éducation publique axée sur le capacitisme (#voilà lecapacitisme) et son impact sur la vie des personnes handicapées, en aidant à définir en quoi consiste cette forme de discrimination.
L’équipe du Blogue Allstate Assurance s’est entretenue avec Yvonne Spicer, une personne ayant une déficience intellectuelle et ancienne membre du conseil d’administration d’Inclusion Canada, pour discuter de son expérience du capacitisme, de l’impact de cette discrimination sur sa vie quotidienne et de ce qu’elle espère que les Canadiens pourront apprendre de cette campagne.
Entretien avec Yvonne Spicer
Lorsque nous lui avons parlé, Yvonne était en dernière année au Fanshaw College de Londres, en Ontario, où elle étudiait l’éducation de la petite enfance. « Je trouve très gratifiant d’avoir la possibilité d’aider les enfants à élargir leur esprit, de leur permettre d’avoir leur mot à dire sur la façon dont ils veulent qu’on leur enseigne et de leur donner les moyens de faire leurs propres choix, explique Yvonne. Qu’il s’agisse d’enseigner à de jeunes enfants, ou à des adolescents et jeunes adultes vivant avec une déficience intellectuelle, je veux pouvoir les préparer à la réussite. »
Lorsqu’elle n’étudie pas, elle aime passer du temps avec ses chats Chimica et Goldie, et jouer à des jeux vidéo sur ses consoles Xbox, N64 et Wii. « L’un des jeux auxquels je joue en ce moment est Wii Bowling, précise Yvonne. En raison de la pandémie, nous ne sommes pas en mesure de nous rencontrer en personne pour jouer. Ainsi, chaque semaine, nous avons une ligue de quilles virtuelle où nous jouons chacun de notre côté, puis nous nous rencontrons sur Zoom et notons nos scores. C’est un excellent moyen pour moi de rester en contact avec mes amis. »
Foire aux questions
L’équipe Conseils pour être en bonnes mains : Depuis combien de temps travaillez-vous avec Inclusion Canada, et quels ont été les impacts positifs de cette collaboration dans votre vie?
Yvonne Spicer : J’ai été membre du conseil d’administration d’Inclusion Canada pendant deux ans. Bien que je ne sois pas membre cette année, je participe toujours activement à de nombreuses initiatives de la fédération. Par exemple, j’ai récemment plaidé en faveur du soutien financier de notre programme Prêts, disponibles et capables, qui aide les personnes souffrant d’une déficience intellectuelle à trouver des carrières durables et intéressantes.
Le fait de pouvoir participer aux comités et aux initiatives d’Inclusion Canada et d’avoir l’occasion de faire la promotion et de parler des décisions qui me touchent, moi et d’autres personnes vivant avec une déficience intellectuelle, a eu un impact positif sur ma vie. Cela me donne un sentiment d’appartenance et d’acceptation.
L’équipe Conseils pour être en bonnes mains : Qu’espérez-vous accomplir grâce à la campagne #voilà lecapacitisme?
Yvonne : J’espère que cette campagne nous permettra de faire tomber les barrières auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec un handicap. Même s’il y a des choses pour lesquelles nous ne sommes pas doués (comme tout le monde!), cela ne donne pas le droit aux autres de nous tourner le dos, de nous taquiner ou de nous intimider. Comme beaucoup de gens, nous pouvons souffrir de dépression et d’anxiété lorsque nous sommes méprisés. Il faut faire preuve de compréhension et de patience envers les personnes handicapées pour que nous puissions tous prospérer dans une société inclusive.
L’équipe Conseils pour être en bonnes mains : Le capacitisme a-t-il présenté des obstacles dans votre vie? Si oui, quels sont les exemples de moyens que vous avez dû mettre en œuvre pour les surmonter?
Yvonne : J’ai été dans des situations, dans les écoles par exemple, où on m’a dit que je ne serais pas capable de faire le travail qui m’attend. Bien que j’aie pris l’initiative de travailler avec un tuteur pour améliorer mes notes et que je consacre plus de temps à mes devoirs et à mes travaux, le fait d’être discréditée sans même avoir la chance d’essayer me donne le sentiment d’échouer avant même de pouvoir commencer. Cela m’a causé un sentiment de découragement. C’est en partie la raison pour laquelle je suis heureuse de terminer ce programme au Collège Fanshaw, le but étant d’obtenir un certificat et de montrer aux autres que, malgré les limites qui me sont imposées, je peux effectivement faire le travail.
L’équipe Conseils pour être en bonnes mains : Y a-t-il eu un moment dans votre vie où vous avez été confrontée au capacitisme, et si oui, comment l’avez-vous ressenti?
Yvonne : Il est arrivé que des employeurs potentiels me rejettent avant d’avoir lu ma lettre de présentation ou mon CV. Sans même prendre le temps d’apprendre à me connaître et d’évaluer mes compétences, ils supposent que je ne peux pas faire le travail. Quand cela se produit, je me sens très triste et souvent déprimée. Il me faut parfois un certain temps pour me remettre de ce sentiment de rejet. Je prends souvent le temps de réfléchir à ce que je pourrais faire différemment ou d’essayer de tirer des enseignements de cette expérience. Mais, en fin de compte, savoir que j’ai le soutien de ma mère et de mes amis contribue toujours à égayer ma journée.
Pour ceux d’entre vous qui ne savent pas ce qu’est le capacitisme, imaginez un sentiment constant de rejet. Ce n’est pas très agréable de savoir que les autres font des suppositions sur vos capacités en raison d’un handicap.
L’équipe Conseils pour être en bonnes mains : De votre point de vue, quelles sont les façons dont nous pouvons être de meilleurs alliés pour les personnes vivant avec un handicap? Y a-t-il des éléments clés à retenir?
Yvonne : Ne faites pas de suppositions basées sur un quelconque handicap. Il suffit de demander aux gens ce dont ils ont besoin et d’aider chacun à atteindre ses objectifs. D’après mon expérience, il y en a beaucoup qui cherchent simplement à apprendre. Nous voulons être en mesure d’acquérir les compétences par nous-mêmes afin de pouvoir vivre une vie épanouie, comme tout le monde. Nous voulons être valorisés et inclus dans notre communauté.
Pour en savoir plus sur la campagne #voilà lecapacitisme d’Inclusion Canada, visitez le site https://inclusioncanada.ca/this-is-ableism/ (en anglais).
Les renseignements fournis et les opinions exprimées dans ce billet sont basés sur des recherches et des entretiens avec les autorités identifiées, pour Allstate du Canada. Ils sont fournis uniquement pour votre commodité et ils ne doivent pas être interprétés comme étant des conseils juridiques ou d’assurance.