Les apparences sont parfois trompeuses : Repérer et éviter les plantes vénéneuses au Canada

Enfant utilisant une loupe pour observer les plantes

Le plein air est de plus en plus populaire au Canada. Selon le rapport de Kampgrounds of America (KOA) sur le camping et l’hébergement extérieur en Amérique du Nord de 2023 (en anglais), plus d’un demi-million de familles au pays ont campé sous la tente pour la première fois en 2022. Les Canadiens et Canadiennes aiment également profiter de l’été pour faire de la randonnée, du vélo de montagne, de la course et du kayak.

Même s’il fait beau, la prudence est de mise à l’extérieur, puisque le territoire canadien regorge de plantes vénéneuses. Bien que celles-ci ne soient généralement pas mortelles pour les humains, elles peuvent entrainer des maladies ou des blessures si elles sont touchées ou ingérées.

Mhairi MacFarlane, directrice des sciences et de l’intendance pour la région de l’Ontario, à Conservation de la nature Canada (CNC), soit la plus grande organisation du genre au pays, affirme que le CNC travaille à retirer des espèces végétales dangereuses des réserves naturelles de l’Ontario.

Voici quelques-unes des plantes les plus vénéneuses au Canada  

Le Dr François Tardif, professeur du Département des plantes et de l’agriculture de l’Université de Guelph, dit qu’il est difficile de classer les plantes vénéneuses au Canada par ordre de dangerosité, car bien qu’elles soient toutes toxiques, leurs effets sont différents. Toutefois, le Dr Tardif et la CNC ont tous deux désigné la première plante de notre liste comme étant particulièrement dangereuse.

Berce du Caucase

Berce du Caucase

Un biologiste spécialisé en conservation qui travaille à la CNC a confié à la CBC que la berce du Caucase est l’une des plantes les plus dangereuses au Canada. Il met en garde la population contre cette espèce envahissante qui ne cesse de gagner du terrain.

On peut rencontrer cette plante de grande taille en Ontario, en Colombie-Britannique, au Québec et dans les Maritimes. Elle contient des furocoumarines, agents photosensibilisants qui provoquent des cloques et des brûlures si la sève de la plante entre en contact avec la peau et que celle-ci est exposée également au soleil.

« La berce du Caucase fait partie de la famille des carottes (comme la ciguë) et elle est tout à fait spectaculaire », mentionne le Dr Tardif, dont les recherches portent sur la résistance des mauvaises herbes à l’herbicide. « Introduite en Europe occidentale comme plante décorative, puis en Amérique du Nord, la berce du Caucase représente autant un enjeu environnemental que de santé publique en tant qu’espèce à la fois envahissante et toxique. »

« Les furocoumarines sont des molécules que l’on retrouve dans la sève et qui pénètrent les cellules du derme à la suite d’un contact. Une fois dans les cellules, ces composés s’attachent à l’ADN, réagissent avec les rayons UV et déclenchent la mort cellulaire programmée. Les dommages ressemblent à ceux d’une brûlure chimique : rougeurs, cloques, hyperpigmentation de la peau; on parle alors de dermatite photogénérée. » Cette plante est également dangereuse pour les chiens puisqu’elle entraine chez eux des démangeaisons, des cloques et des brûlures.

Herbe à puce

Herbe à puce

L’herbe à puce pousse généralement près des sentiers, à proximité de secteurs boisés et d’endroits ombragés.

La plupart des espèces d’herbe à puce sont des arbrisseaux, d’autres sont des vignes grimpantes. Elle contient des huiles non volatiles nommées urushiol. Ces huiles se déposent sur la peau quand on touche la plante, puis elles se logent dans les cellules et déclenchent une réaction allergique, causant une dermatite très douloureuse, des éruptions cutanées, des cloques et de sévères démangeaisons. Toutes les parties de l’herbe à puce sont toxiques.

Dr Tardif a entendu parler d’un cas dans lequel un chien est allé jouer dans un ravin où poussait de l’herbe à puce. La toxine s’est déposée sur ses poils, puis une fois de retour à la maison sur le sofa, et enfin lorsque son maître, qui ne se doutait de rien, s’est assis sur le même sofa, la toxine a été se loger sur la peau de ce dernier.

« Il existe des plantes également, voire plus, toxiques, comme le sumac occidental ou le sumac vénéneux, pour en nommer quelques-unes. Ces plantes se trouvent également au Canada, mais en plus petites quantités, d’après ce que j’ai pu observer, ajoute-t-il. »

Cicutaire maculée

Cicutaire maculée

Les experts considèrent cette plante comme l’une des plus vénéneuses de toutes les mauvaises herbes de l’Ontario en raison d’un composé toxique nommé cicutoxine. Ingérer ne serait-ce qu’une infime quantité de cette toxine peut causer des crises d’épilepsie, une insuffisance respiratoire et la mort.

« La ciguë contient des toxines qui paralysent le système nerveux et cause un arrêt respiratoire, affirme le Dr Tardif. Elle est toxique pour le bétail; des animaux de pâturage en meurent lorsqu’ils en consomment. Sur une note plus positive, vous ne tomberez pas dessus par hasard; la cicutaire maculée prolifère en petites colonies ou individuellement en milieu humide (près de ruisseaux, d’étangs ou de fossés). Je m’inquiète plutôt pour les personnes qui font la cueillette de plantes sauvages et qui pourraient tomber sur la ciguë et la confondre avec une autre plante de la famille des carottes. »

« J’ai également lu que cette plante est utilisée pour créer des arrangements floraux en raison de son apparence intéressante et similaire à celle d’autres carottes sauvages. Je le déconseille fortement puisque sa sève est toxique. À quel point me demandez-vous? Elle est tellement dangereuse que tous ses surnoms en anglais ont rapport avec la mort ou la toxicité. »

Panais sauvage

Panais sauvage

Abondant dans l’est de l’Ontario, on retrouve le panais sauvage sur le bord des routes et dans les champs. Contenant les mêmes toxines que la berce du Caucase, selon Dr Tardif, cette plante tolère bien les conditions arides.

If du Canada

If du Canada 

Les graines et feuilles de cette plante contiennent un composé vénéneux appelé taxine. Son ingestion peut causer des étourdissements, des vomissements, des tremblements et même un arrêt cardiaque.

Stramoine

Stramoine

On rencontre parfois cette plante sur les terres agricoles et on la cultive comme plante ornementale. Elle porte le nom de trompette du diable.

« La stramoine fait partie de la famille des solanacées, qui comprend des espèces très toxiques », affirme le Dr Tardif. « Fait intéressant : nous retrouvons dans cette famille des plantes potagères importantes sur le plan économique, comme les patates, les tomates, les aubergines et les poivrons. La stramoine produit différentes toxines qui peuvent causer des hallucinations, des dommages au système nerveux, de la paralysie et une foule d’autres effets indésirables. Toutes les parties de la plante sont toxiques et on rapporte que certaines personnes en ont ingéré volontairement la graine; on présume qu’elles recherchaient les effets hallucinogènes, avec pour conséquence une intoxication mortelle. »

Comment pouvez-vous protéger?

L’approche adéquate pour se protéger contre les plantes toxiques dépendra de l’espèce en question et de la situation dans laquelle vous vous retrouverez, mais voici quelques règles de base qui s’appliqueront en tout temps :

  • Portez attention à ce qui vous entoure. Tirez parti de nombreuses ressources afin de confirmer l’identité d’une plante que vous ne connaissez pas. « Nous encourageons l’utilisation de guides d’identification et d’applications comme iNaturalist afin d’apprendre à reconnaitre les plantes et les animaux que vous pouvez croiser lorsque vous vous promenez dans la nature », suggère Mhairi MacFarlane. « Il vaut mieux ne pas toucher ce que vous trouvez en nature, car les plantes sont des ressources importantes pour l’alimentation des animaux, des oiseaux et des insectes. Ils s’en servent également pour bâtir des nids ou des abris pendant l’hiver. »
  • À la maison, éliminez-les. Selon le Dr Tardif, vous pouvez tout simplement couper ou tirer les racines des mauvaises herbes pour vous en débarrasser, s’il s’agit de petites infestations. Toutefois, pour les plus grandes colonies, il vous faudra des herbicides. Vous pouvez également utiliser une toile de plastique ou du paillage lourd après avoir tondu votre pelouse, ajoute-t-il.
  • Portez des vêtements de protection. Surtout pour les plantes vénéneuses au contact de la peau. Porter des bottes ou des gants de caoutchouc, des pantalons longs, un chandail à manches longues et une protection pour les yeux et le visage peut vous aider à vous en protéger.
  • Portez de la crème protectrice pour la peau. Les lotions qui contiennent du bentoquatam offrent une protection contre les plantes toxiques, comme l’herbe à puce, le sumac occidental, et le sumac vénéneux.
  • Désinfectez votre équipement. Frottez votre équipement, outils de jardinage et accessoires de camping avec de l’alcool à friction ou de l’eau et du savon.

Si vous croyez avoir touché une plante vénéneuse, lavez vos vêtements et votre peau immédiatement. Vous pouvez appliquer des compresses d’eau froide, une lotion de calamine ou une crème à base d’hydrocortisone et prendre des bains contenant un produit à base d’avoine ou des antihistaminiques afin de soulager les symptômes tels que les démangeaisons et les éruptions cutanées. Si vous avez une réaction allergique sévère ou de la difficulté à respirer, obtenez une aide médicale immédiatement.

Clause de non-responsabilité : Ces renseignements et sources tirées de sites Web sont fournis uniquement pour votre commodité, et ils ne doivent pas être interprétés comme des conseils juridiques ou des conseils en matière d’assurance. Allstate ne contrôle ni ne garantit l’exactitude du contenu d’un site tiers. Allstate n’est pas responsable des pratiques de confidentialité de tout site tiers.